Pour les ORL libéraux, l’autorisation des médicaments biologiques dans l’indication de la rhinosinusite chronique avec polypose nasale (CRSwNP) signifie d’une part un élargissement des options thérapeutiques. D’autre part, il y a aussi des incertitudes, par exemple en ce qui concerne la rentabilité. Les données en vie réelle sont rares en dehors des grands centres – une équipe de praticiens a donc lancé une analyse de ses propres données de patients.
Depuis que des produits biologiques tels que le dupilumab, l’omalizumab et le mépolizumab ont été autorisés dans l’indication de la CRSwNP, l’éventail des traitements de cette maladie s’est élargi, non seulement dans les cliniques ORL, mais également dans les cabinets d’ORL. “En tant que praticiens, nous sommes, avec ces nouvelles approches thérapeutiques, tiraillés entre la rentabilité et les craintes de recours, notre propre curiosité et les besoins des patients”, expliquent le Dr Pascal Werminghaus et ses collègues du cabinet d’ORL Derichs, Hirschfeld + Werminghaus à Düsseldorf (D) dans leur présentation par affiche [1]. Il est donc indispensable d’affiner scientifiquement le concept de CRSwNP, qui représente à la fois une chance d’aider les patients gravement malades et un défi, notamment en ce qui concerne la mise en œuvre dans les établissements.
Dans une analyse rétrospective non contrôlée, les médecins ont évalué le traitement de 18 patients de cabinet médical atteints de CRSwNP avec des médicaments biologiques dans des conditions de vie réelle. Ils ont systématiquement évalué la gravité de la maladie à l’aide du score de polypes nasaux (NPS) et du questionnaire de qualité de vie SNOT-22 au début du traitement, au cours des six premiers mois suivant le début du traitement et après un an de traitement.
Effets significatifs
Sur la cohorte (4 femmes, 14 hommes), 11 traitements ont été indiqués en 2022. Trois thérapies ont été lancées en 2020 et quatre autres en 2021. Cette augmentation s’explique d’une part par le fait qu’au début, les médecins ne traitaient que les cas les plus graves et que, encouragés par le succès, ils sont désormais plus larges dans l’indication. D’autre part, il y a également eu une augmentation du nombre de patients envoyés par des confrères, en particulier des médecins. également par les pneumologues, avec une question concrète sur les médicaments biologiques. 44,4% des participants ont été recrutés parmi leurs propres patients, tandis qu’un tiers (33,3%) ont été envoyés par des pneumologues. Le reste a été adressé par une clinique ORL ou un spécialiste ORL (11,1% chacun). Les comorbidités T2 connues étaient principalement l’asthme bronchique (78%) et l’intolérance aux analgésiques (NERD, 56%). En moyenne, chaque patient a subi deux opérations des sinus.
Succès significatif dans le SNOT-22
Tous les patients se sont améliorés au fil du temps. Le succès a été évident dans l’augmentation de la qualité de vie de 66 (±15) à 13 (±13) (p<0,0001) dans le SNOT-22, mais une baisse du NPS de 5,7 (±1,2) à 3,3 (±2,3) en moyenne (p=0,001) a également été observée de manière morphologiquement objectivable. (Fig. 1). Les effets se sont avérés cliniquement pertinents et statistiquement significatifs dès les six premiers mois et sont restés stables ou se sont améliorés par la suite. La thérapie semble donc également efficace dans le cadre de la vie réelle d’un cabinet médical et procure une grande satisfaction aux patients. La coopération entre les pneumologues et les ORL en cabinet et en clinique permet d’offrir des soins optimaux aux patients communs, concluent les auteurs.
Congrès : Congrès allemand sur les allergies 2022
Source :
- Deutscher Allergiekongress 2022, Poster P4.08 : Real-Life Daten zur Biologikabehandlung bei chronischen Rhinosinusitis mit Nasenpolypen im ambulanten Setting einer ONO-Praxis – unsere Erfahrung aus den 3 ersten Jahren.
InFo PNEUMOLOGIE & ALLERGOLOGIE 2022 ; 4(4) : 36 (publié le 1.12.22, ahead of print)