Les résultats des premières études indiquent que l’ajout d’une immunothérapie à la chimiothérapie conventionnelle pourrait améliorer la survie sans progression chez les patients atteints d’un cancer avancé de la vessie. Un changement de paradigme est-il en train de se produire ?
La plus grande étude menée à ce jour sur le carcinome avancé de la vessie, portant sur 1213 patients, a montré que l’association d’une chimiothérapie et d’une immunothérapie (atezolizumab) permettait une survie sans progression plus longue que la chimiothérapie seule (8,2 mois contre 6,3 mois). En outre, les patients du groupe combiné présentaient un risque de progression inférieur de 18%. En revanche, ce régime thérapeutique n’a pas (encore) marqué de points en termes de survie globale. Dans une évaluation intermédiaire, la durée moyenne de survie globale était de 16,0 mois pour l’association et de 13,4 mois pour la chimiothérapie seule (HR : 0,82 ; intervalle de confiance à 95% [KI]: 0,70-0,96). Une tendance en faveur des traitements combinés se dessine. Celle-ci n’est toutefois pas encore statistiquement significative. Cependant, pour la première fois, l’étude a inclus à la fois des patients sensibles au platine et des patients non adaptés au platine. Le traitement à base de cisplatine, utilisé depuis des années, est associé à des toxicités importantes. De plus, tous les patients ne sont pas éligibles à ce type de traitement. Personnes concernées avec une clairance de la créatinine <60 ml/min, une perte auditive ≥2. Une neuropathie ≥2. Les patients atteints de cancer du poumon du 2e degré, d’insuffisance cardiaque de classe III NYHA ou d’un statut ECOG ≥2 ne sont pas éligibles pour un traitement au cisplatine. Cela concerne environ la moitié de tous les patients atteints de cancer de la vessie. En conséquence, une gestion du traitement qui améliore la chimiothérapie est souhaitable.
Source : European Society for Medical Oncology (ESMO) 2019
InFo ONKOLOGIE & HÄMATOLOGIE 2019 ; 7(6) : 37 (publié le 10.12.19, ahead of print)