Les patients atteints de cancer du poumon non à petites cellules (NSCLC) avancé de type non squameux bénéficient du nivolumab après l’échec d’une chimiothérapie à base de platinede la thérapie. Telle est la conclusion de l’étude CheckMate 057. La substance testée était supérieure au docétaxel non seulement en termes d’efficacité, mais aussi de sécurité.
Les résultats de l’étude de phase III CheckMate 057 étaient attendus avec grand intérêt, car les options thérapeutiques actuelles pour les patients qui ne répondent plus à une chimiothérapie à base de platine et à un inhibiteur de tyrosine kinase sont limitées et n’apportent que des améliorations minimes en termes de survie globale. C’est précisément cette population qui pourrait bénéficier de l’immunothérapie par nivolumab, un inhibiteur de point de contrôle qui augmente l’activité des cellules T et stimule la réponse immunitaire de l’organisme. Dans CheckMate 057, 292 patients ont reçu du nivolumab 3 mg/kg toutes les deux semaines et 290 du docétaxel 75 mg/m2 toutes les trois semaines jusqu’à progression ou toxicité insoutenable. Le critère d’évaluation principal était la survie globale. Les critères d’évaluation secondaires comprenaient la survie sans progression et le taux de réponse objective.
Risque de mortalité réduit de 27
La survie à 1 an était de 51% sous nivolumab, contre 39% sous docétaxel, ce qui se traduit par une réduction du risque de 27% (HR=0,73 ; IC à 96% : 0,59-0,89 ; p=0,00155). Le risque de progression a été réduit de manière non significative de 8%. Le taux de réponse était nettement plus élevé avec la substance testée : 19,2% contre 12,4% (p=0,0235). De plus, la réponse a duré beaucoup plus longtemps.
L’expression du ligand PD-1 (PD-L1) dans la tumeur était associée à l’efficacité du nivolumab, ce qui signifie que ces patients ont présenté un bénéfice plus important pour tous les critères d’évaluation. En se liant au récepteur PD-1 sur les cellules T activées, le nivolumab empêche les ligands naturels tels que PD-L1 et PD-L2 d’interagir avec le récepteur. Lorsque ces ligands sont surexprimés, ils entraînent une limitation de l’activation et de la prolifération des lymphocytes T. Les cellules T sont alors plus vulnérables aux infections. Dans CheckMate 057, l’expression du ligand prédisait donc, dans une certaine mesure, le succès du traitement par nivolumab. Les auteurs ont toutefois souligné que l’expression n’était pas un facteur prédictif très pertinent, car certains patients (peu nombreux toutefois) ont également bien répondu sans ce ligand.
Meilleur profil de sécurité
Sous nivolumab, 10,5% des patients ont présenté des effets secondaires de grade 3 à 5 et aucun décès n’est survenu. En revanche, le docetaxel a entraîné un décès lié au médicament et 53,7% des patients ont présenté des effets secondaires de grade 3 à 5.
En complément de ces résultats prometteurs, une autre étude a montré que le nivolumab était également bénéfique chez les patients atteints de CBNPC prétraités avec un carcinome épidermoïde (CheckMate 017). Plus précisément, le risque de mortalité a été réduit de 41% et la survie sans progression ainsi que les taux de réponse ont été significativement améliorés sous la molécule. En revanche, le statut d’expression de PD-L1 n’était pertinent pour aucun des critères d’évaluation.
Dans l’ensemble, les données suggèrent que le nivolumab devrait être préféré au docétaxel après l’échec d’un traitement à base de platine.
Source : Congrès ASCO, 29 mai au 2 juin 2015, Chicago
InFo ONKOLOGIE & HÄMATOLOGIE 2015 ; 3(7) : 5