La consoude est une plante médicinale très ancienne, utilisée depuis des siècles pour traiter les blessures de l’appareil locomoteur. Bien que le mécanisme d’action ne soit toujours pas élucidé, de nombreuses études cliniques ont documenté l’efficacité et la tolérance des applications topiques de consoude. Cet article présente également une étude qui, selon l’évaluation, démontre la non-infériorité ou même la supériorité de la consoude par rapport au diclofénac.
consoude – consoude – symphytum
Consoude, consoude ou symphytum : derrière ces trois noms se cache la même plante médicinale : Symphytum officinale (fig. 1). En français, les trois noms sont utilisés. Comfrey est le nom anglais de la plante, qui est originaire d’Europe et d’Amérique du Nord.
Le nom Beinwell est composé de “Bein”, le nom original pour les os, et de l’ancien verbe allemand “wallen”, qui signifie “se souder”. Le nom même de la plante indique comment elle peut être utilisée. Depuis des siècles, la consoude est utilisée pour traiter les blessures et les fractures.
L’utilisation systémique est aujourd’hui obsolète, car Symphytum officinale contient des alcaloïdes pyrrolizidiniques qui peuvent provoquer des effets hépatotoxiques. De même, son utilisation est contre-indiquée en cas de plaies ouvertes, car elle peut provoquer des abcès. Aujourd’hui, on utilise le plus souvent des extraits de racines. L’allantoïne et l’acide rosmarinique sont probablement les ingrédients déterminants pour les différents effets [1]. L’allantoïne favorise la formation d’épithélium, la prolifération cellulaire et est responsable de l’élimination des nécroses. Cependant, le mécanisme d’action réel du Symphytum officinale n’a pas encore été élucidé.
Applications cliniquement prouvées
Ces dernières années, une multitude d’études RCT ont été publiées, démontrant différentes applications thérapeutiques des extraits de consoude. Il s’agit notamment des distorsions de la cheville [2], de la gonarthrose de l’articulation du genou [3,4], des douleurs dorsales [5], des traumatismes contondants [2,6] et des myalgies [7].
Utilisation chez les enfants
L’efficacité et la sécurité de la crème Symphytum chez les enfants ont été vérifiées et confirmées dans une étude d’observation [8]. Dans cette étude, 196 enfants âgés de quatre à douze ans chez qui un traumatisme contondant a été diagnostiqué ont reçu une pommade à la consoude appliquée trois fois par jour sur les zones touchées. L’évaluation de l’efficacité a pris en compte la douleur à la palpation, l’incapacité fonctionnelle, l’œdème et les hématomes. La durée moyenne du traitement était de 7,6 ± 1,1 jours. Les taux de rémission pour les critères évalués étaient de 86,3% pour la douleur à la palpation, 86,7% pour la douleur au mouvement, 89,7% pour l’incapacité fonctionnelle, 94% pour l’œdème et 90,1% pour l’incapacité générale. Aucun effet indésirable médicamenteux n’a été constaté lors de ces traitements.
Comparaison avec le diclofénac
A titre d’exemple des études cliniques mentionnées ci-dessus, l’étude de Predel et al. datant de 2005 [4] : Il s’agissait de comparer l’efficacité d’un gel de consoude et d’un gel de diclofénac dans le traitement des distorsions de la cheville. Dans cette étude en simple aveugle, contrôlée, randomisée, multicentrique et en groupes parallèles, 164 patients ont été traités pour une entorse unilatérale de la cheville diagnostiquée. On leur a appliqué quatre fois par jour pendant sept jours soit un cordon de 6 cm de crème à la consoude (n=82), soit un gel de diclofénac contenant 1,16 g de sel de diclofénac et de diéthylamine (n=82). La douleur à la pression sur la zone blessée, générée aux jours 0, 4 et 7 à l’aide d’un algomètre calibré, exprimée en termes d’AUC (“area under the curve”) sur la courbe douleur-temps, a servi de base d’évaluation. Les variables cibles secondaires étaient le gonflement de l’articulation, mesuré en circonférence et par la méthode “Figure of eight”, la sensation individuelle de douleur spontanée au repos et lors des mouvements, exprimée par l’EVA (= échelle visuelle analogique), l’évaluation globale et l’évaluation de la tolérance des applications topiques. L’IC à 95% (“intervalle de confiance”) pour l’AUC (extrait de consoude moins gel de diclofénac) était clairement supérieur à la marge de non-infériorité de la consoude par rapport au diclofénac, documentant ainsi la non-infériorité de la consoude par rapport au diclofénac.
Après sept jours de traitement, la réduction moyenne au repos était de 92% dans le groupe consoude et de 85% dans le groupe diclofénac. La réduction moyenne en mouvement à ce moment-là était de 83,2% dans le groupe consoude et de 72,4% dans le groupe diclofénac. Une supériorité de la consoude a également été constatée pour les paramètres du gonflement des articulations et de la douleur à la pression.
Lors d’une réévaluation ultérieure des résultats de l’étude [9] selon les directives du Committee for Proprietary Medicinal Products (CPMP, 2002), une supériorité de la préparation de consoude a même pu être documentée pour plusieurs paramètres.
Résumé
La présente compilation montre l’efficacité et la tolérance des applications topiques de la plante médicinale Symphytum officinale, la consoude, également appelée consoude. Les préparations à base de symphytum conviennent parfaitement au traitement des traumatismes contondants, comme les entorses, les myalgies et surtout les arthroses – comme l’arthrose du genou – et, selon l’évaluation, ne sont pas inférieures ou même supérieures aux applications topiques de diclofénac. En l’espace d’une semaine, la consoude permet de réduire très nettement les symptômes tels que la sensibilité à la pression, la limitation des mouvements, l’enflure, etc. La plante médicinale est très bien tolérée et peut également être utilisée chez les enfants.
Elle est donc recommandée comme alternative aux traitements conservateurs en cas de blessures et de troubles correspondants.
Littérature :
- Andres P, et al. : Relating antiphlogistic efficacy of dermatics containing extracts of Symphytum officinale to chemical profiles. Planta Medica 1989 ; 55 : 66-67.
- Koll R, et al. : Efficacité et tolérance de l’extrait de racine de consoude (Extr. Rad. Symphyti) en cas de distorsions de la cheville. Résultats d’une étude multicentrique, randomisée, contrôlée par placebo et en double aveugle. Z Phytother 2000 ; 21 : 27-34.
- Grube B, et al. : Efficacité d’un liniment à base d’extrait de racine de comfrey (Symphyti offic. Radix) dans le traitement des patients souffrant d’ostéoarthrite du genou : résultats d’un essai randomisé en double aveugle, bicentrique, contrôlé par placebo. Phytomédecine 2007 ; 14 : 2-10.
- Predel HG, et al. : Efficacité d’un liniment à base d’extrait de racine de comfrey en comparaison avec un gel de diclofénac dans le traitement des distorsions de la cheville : résultats d’une étude multicentrique randomisée en aveugle. Phytomedicine 2005 ; 12 : 707-714.
- Giannetti BM, et al : Efficacité et sécurité d’un insert d’extrait de racine de comfrey dans le traitement des douleurs dorsales aiguës supérieures ou inférieures : résultats d’un essai clinique multicentrique, randomisé, en double aveugle, contre placebo. Br J Sport Med 2010 ; 33 : 637-641.
- Koll R, et al. : Efficacité et tolérance d’un extrait de racine de comfrey (Extr. Rad. Symphyti) dans le traitement des distorsions de la cheville : résultats d’une étude randomisée, multicentrique, contrôlée par placebo, en double aveugle. Phytomedicine 2004 ; 11 : 470-477.
- Kucera M, et al. : Crème concentrée topique à base de symphytum contre la myalgie. Adv Ther 2005 ; 22 : 681-692.
- Grünwald J, et al. : Utilisation et tolérance de la crème de consoude (Symphyti herba) chez les enfants souffrant de traumatismes contondants aigus. Z Phytother 2010 ; 31 : 61-65.
- D’Anchise R, et al : Comfrex extract ointment in comparison to a diclofenac gel in the treatment of acute unilateral ankle sprals (distorsions). Recherche pharmaceutique Drug Res 2007 ; 57 : 712-716.
PRATIQUE DU MÉDECIN DE FAMILLE 2017 ; 12(10) : 2-3