Les infections urinaires font partie des maladies bactériennes fréquentes dès l’enfance. On estime que plus d’une femme sur deux souffrira d’une cystite au moins une fois au cours de sa vie. Chez de nombreuses personnes atteintes, les bactéries sont tenues en échec à l’aide d’antibiotiques. Mais cette approche est-elle vraiment toujours nécessaire ?
Les infections urinaires sont fréquentes. Les femmes en particulier souffrent souvent d’une inflammation de la vessie – provoquée dans 80% des cas par Escherichia coli. Chez les hommes, les cystites sont beaucoup moins fréquentes en raison d’un urètre beaucoup plus long. Les douleurs, les brûlures à la miction et les envies fréquentes d’uriner réduisent considérablement la qualité de vie des personnes concernées. Si les agents pathogènes pénètrent dans l’urètre, ils se multiplient fortement et remontent vers le haut. Cela provoque une inflammation des tissus. Normalement, ce processus est empêché par des mictions fréquentes et un milieu acide. Cependant, un grand nombre de facteurs de risque peuvent favoriser la survenue d’infections urinaires (tableau 1).
Cependant, de nombreuses femmes ne souffrent pas d’une seule cystite, mais de cystites récidivantes. En particulier au début de la maladie, de nombreux patients tentent de traiter eux-mêmes les symptômes avec de la chaleur, une augmentation de l’hydratation, des tisanes pour la vessie ou des canneberges. Il existe un certain nombre d’autres traitements pour réduire la durée de la maladie ou en cas de symptômes plus graves. Il est alors fréquent d’avoir recours à un antibiotique. En 2012, 61% des femmes qui ont consulté un médecin pour une cystite se sont vu prescrire un antibiotique. L’année suivante, cette part a même encore augmenté de 3%. Mais dans le contexte de l’augmentation de la résistance aux antibiotiques, il faut se demander si cette approche est toujours nécessaire.
Traiter la cystite non compliquée sans antibiotiques
Les infections urinaires non compliquées peuvent être isolées, sporadiques ou récidivantes. Les symptômes sont considérés comme non compliqués lorsqu’il n’y a pas d’anomalies fonctionnelles ou anatomiques importantes dans l’appareil urinaire, pas de dysfonctionnement rénal important et pas de maladies associées/diagnostics différentiels importants pouvant entraîner une infection des voies urinaires ou une infection de la vessie. favoriser des complications graves. Les lignes directrices indiquent que les traitements antibiotiques doivent être privilégiés, en particulier pour les formes graves de cystite aiguë non compliquée. En revanche, chez les patients présentant des symptômes légers ou modérés, le traitement symptomatique seul peut être envisagé comme alternative. Il s’agit en premier lieu de patients souffrant de cystite non compliquée, qui sont par ailleurs en bonne santé, non enceintes et préménopausées.
Bloquer efficacement les bactéries
Un bon traitement sans antibiotiques implique de ménager les personnes concernées, de boire beaucoup et de soulager efficacement les symptômes. Les plantes germicides, les immunostimulants et les antispasmodiques peuvent avoir un effet apaisant. L’utilisation de D-mannose a également fait ses preuves. Elle est également indiquée pour la prophylaxie des infections urinaires récurrentes. De plus, si l’utilisation d’antibiotiques s’avère nécessaire, l’administration d’un add-on a des effets synergiques.
Le D-mannose est un monosaccharide produit par l’organisme qui se lie aux poils des bactéries, les enrobant et les neutralisant ainsi. Les bactéries ne peuvent alors plus adhérer à la muqueuse de la vessie et sont évacuées avec l’urine. Comme le sucre naturel peut être produit en petites quantités par le corps lui-même, le D-mannose n’est pas un agent étranger et est donc bien toléré. De plus, elle n’est pas métabolisée et ne participe donc pas au métabolisme du glucose, et n’interagit pas avec d’autres substances. En raison de son bon profil d’efficacité et de sécurité, la substance active peut également être utilisée pendant la grossesse ou l’allaitement.
Littérature complémentaire :
- www.awmf.org/uploads/tx_szleitlinien/043-044l_S3_Harnwegsinfektionen_2017-05.pdf (dernier accès le 26.11.2020)
- www.kbv.de/html/39049.php (dernier accès le 26.11.2020)
- www.ksw.ch/app/uploads/2020/02/antibiotika-therapie-richtlinie-ksw.pdf (dernier accès le 26.11.2020)
- https://primary-hospital-care.ch/article/doi/phc-d.2020.10179 (dernier accès le 26.11.2020)
PRATIQUE DU MÉDECIN DE FAMILLE 2020 ; 15(12) : 38