La réunion annuelle commune de la Société allemande de neuroréhabilitation (DGNR) e. V. avec les deux sociétés spécialisées d’Autriche (OeGNR) et de Suisse (SGNR) au Centre des congrès d’Augsbourg (D) s’est terminée avec succès. Près de 900 participants se sont réunis sous le thème de la conférence “Des possibilités étonnantes”. Pendant trois jours, des experts de premier plan ont présenté les dernières avancées dans tous les domaines de la rééducation neurologique et des domaines connexes.
(red) Les possibilités de traitement éprouvées et nouvelles basées sur des lignes directrices fondées sur des preuves, de l’expérience thérapeutique à la réalité virtuelle et aux applications basées sur l’IA en passant par la robotique, ont illustré le large éventail de méthodes de la neuroréhabilitation fondée sur des preuves. En fonction des symptômes et des troubles fonctionnels complexes et hétérogènes des patients, il a été question de traitements standard efficaces tels que l’entraînement fonctionnel intensif avec des appareils thérapeutiques de grande taille, des entraîneurs de marche robotisés et des tapis roulants pour les paralysies des jambes après un accident vasculaire cérébral. Pour l’orthophonie, des applications d’entraînement modernes ont été présentées, que les patients peuvent de mieux en mieux utiliser également comme entraînement personnel. Face à la multitude de nouvelles possibilités dans tous les domaines, les sociétés savantes tentent de définir des normes en élaborant des lignes directrices pour les différents problèmes cliniques, afin de permettre la diffusion de procédures thérapeutiques fondées sur des preuves.
Plusieurs études cliniques prometteuses ont été présentées sur les techniques de neuromodulation utilisées pour traiter les dysfonctionnements neurologiques après une lésion cérébrale telle qu’un accident vasculaire cérébral. La stimulation transcrânienne à courant continu (tDCS), la stimulation magnétique transcrânienne répétitive (rTMS) ou la stimulation du nerf vague peuvent par exemple améliorer la motricité des bras/mains ou les troubles de la parole et de la déglutition. Même si certaines des nouvelles procédures ne sont pas encore utilisées en routine, leur intégration dans la pratique clinique quotidienne est considérée comme un défi.
Concepts thérapeutiques basés sur des données probantes
En ce qui concerne les problèmes de santé après COVID-19, un atelier très fréquenté a été consacré à la gestion de la fatigue et aux défis neuropsychologiques spécifiques liés à la persistance des symptômes. En tant que société savante, la DGNR a publié des lignes directrices sur la rééducation dans le cadre du COVID-19, dans lesquelles la fatigue est également abordée. Afin de fournir aux équipes de traitement multiprofessionnelles non seulement des concepts thérapeutiques basés sur des preuves, mais aussi des connaissances sur les lignes directrices pour leur travail clinique dans la prise en charge des patients, le curriculum complet de neuroréhabilitation a été proposé pour la première fois, avec les 10 modules de formation continue et postgraduée. Dans le cadre de plusieurs symposiums et ateliers multiprofessionnels, thérapeutes et médecins ont eu un regard commun sur les différentes approches diagnostiques et thérapeutiques. Un atelier sur les aspects des soins spécifiques à la neuroréhabilitation était également au programme. Le symposium “Neuroréhabilitation : une formation continue et un emploi d’avenir” a mis en évidence l’importance particulière du travail d’équipe, en particulier dans le domaine de la neuroréhabilitation, grâce à de nombreuses interventions animées.
Discussions sur la politique de santé concernant les soins aux patients
Les échanges transnationaux sur les normes actuelles et les nouveaux développements en neuroréhabilitation ont mis en évidence l’importance de la neuroréhabilitation pour les soins aux patients. Celui-ci va bien au-delà de la neurologie. Les établissements de réadaptation neurologique et neurochirurgicale précoce prennent en charge chaque année des milliers de patients en soins intensifs pour la suite de leur traitement, dont beaucoup sont encore sous respiration artificielle, et contribuent dans une large mesure au bon fonctionnement des unités de soins intensifs dans les conditions existantes. Dans ce contexte, il a été discuté que les projets de réforme hospitalière en Allemagne, par exemple, mettent potentiellement en danger la moitié des sites et donc un segment de soins éprouvé, ce qui pourrait même, à terme, entraîner un effondrement des soins intensifs, car les patients en soins intensifs ne pourraient alors plus être transférés.
Source : “Le congrès communautaire sur la neuroréhabilitation à Augsbourg s’est terminé avec succès : options thérapeutiques modernes et discussions sur des sujets de politique de santé”, 23/01/2024. Société allemande de neuroréhabilitation (DGNR) e. V.
InFo NEUROLOGIE & PSYCHIATRIE 2024 ; 22(1) : 32 (publié le 2.2.24, ahead of print)