Le risque de toxicité tardive peut être réduit et la survie globale prolongée si le patient cancéreux présente un état nutritionnel stable. Par conséquent, même les patients en surpoids ne devraient pas perdre de poids. Pourtant, une personne concernée sur deux souffre de malnutrition pendant le traitement.
Un déficit en certains micro ou macronutriments est très fréquent chez les patients oncologiques en raison de l’état inflammatoire du métabolisme, des troubles gastro-intestinaux et d’une modification du comportement alimentaire. Même les personnes obèses perdent du poids. Ce qui est généralement une raison de se réjouir devrait être stoppé chez les patients cancéreux. En effet, la malnutrition affecte également le système immunitaire. Il en résulte une réduction de la survie globale, comme l’a montré une analyse rétrospective de plus de 1500 données de patients.
En revanche, si l’on parvient à stopper la perte de poids – qui se caractérise surtout par une perte de masse musculaire -, la qualité de vie et le pronostic des patients s’améliorent. Des outils de dépistage validés, tels que le Nutritional Risk Screening (NRS), permettent de détecter rapidement la malnutrition. L’apport en protéines des patients peut être évalué par un dosage en laboratoire de l’albumine, de la préalbumine et de la transferrine.
En se basant sur le poids corporel actuel, un patient atteint de cancer devrait en général consommer 25 à 30 kcal par kg de poids corporel et par jour. Si la perte de poids est déjà très avancée, si le patient a longtemps souffert de diarrhées ou de vomissements, il faut reconstruire l’alimentation avec précaution. 10 kcal par kg de poids corporel et par jour suffisent au début. Si la tolérance est bonne, il faut ensuite augmenter progressivement de 5 kcal kcal par kg de poids corporel et par jour.
Source : Erickson N, et al. : Ernährungs Umschau 2018 ; 12 : M686-M694.