La formation des néphrolithes est complexe et dépend de nombreux facteurs qui varient en fonction de la composition du concrétionnement et qui ne sont pas encore totalement compris à ce jour. De nombreux néphrolithes restent asymptomatiques et sont découverts par hasard lors d’un examen d’imagerie. Pour éliminer les néphrolithes, on peut notamment recourir à la lithotrypsie par ondes de choc (ESWL), mais il faut tenir compte de certains risques de complications.
Dans un article précédent, nous avons évoqué la néphrolithiase comme cause possible de douleurs abdominales [2,4]. Rappelons brièvement que l’incidence en Europe et aux États-Unis est d’environ 0,5% par an et que le risque de maladie à vie est d’environ 10-15%. La fréquence des récidives est d’environ 50%, avec une fréquence de trois récidives ou plus chez 10-20% des porteurs de calculs. Environ 80% des calculs urinaires sont calcifiés. La néphrolithiase n’est pas un problème propre à la société moderne. Des calculs rénaux ont déjà été trouvés dans une momie égyptienne vieille de 7000 ans.
L’échographie et la tomodensitométrie native sont des outils de diagnostic des concrétions. L’expulsion du calcul peut provoquer des douleurs de type coliques, une forte envie d’uriner et une hématurie. La pose d’une attelle en double J, dont les extrémités sont situées dans le bassinet et la vessie, permet d’éviter une accumulation d’urine due à une concrétion occlusive.
La lithotritie extracorporelle par ondes de choc (ESWL) permet de fragmenter les calculs rénaux. Le taux de récidive peut être réduit par une alcalinisation de l’urine à l’aide de médicaments, et il est également très important de boire suffisamment en permanence.
L’ESWL est une procédure thérapeutique en urologie qui permet de fragmenter les calculs urinaires par ondes de choc sans anesthésie [4]. La méthode a été développée à Munich et la première description a été faite par Chaussy en 1981. A la fin du siècle dernier, plus de 150 000 patients dans le monde avaient déjà été traités avec succès grâce à cette méthode [1].
Les calculs rénaux jusqu’à 2,5 cm de diamètre peuvent être traités par cette méthode, de même que les concrétions dans le haut de l’uretère. Il est également possible de traiter plusieurs petites concrétions jusqu’à un volume total de calculs de 5 cm³ [3]. Le tableau 1 présente les contre-indications de l’ESWL.
Selon le mécanisme de génération des ondes de choc, on distingue l’ESWL électromagnétique, l’ESWL électro-hydraulique et l’ESWL piézoélectrique. Les conditions de l’ESWL énumérées dans l ‘aperçu 2 doivent être remplies.
Les tableaux 3 et 4 fournissent des informations sur le suivi de l’ESWL et les complications possibles.
Étude de cas
L’étude de cas (figures 1A à 1F) illustre l’évolution thérapeutique d’une patiente âgée de 56 ans lors du dernier contrôle par scanner, qui présentait des coliques bilatérales en cas de néphrolithiase. En premier lieu, une attelle DJ gauche a été posée en mai 2022. Les coliques se déplaçant de plus en plus vers le côté droit, une ESWL droite a été réalisée en janvier 2023. Outre la fragmentation du calcul, une complication s’était toutefois produite avec une hémorragie importante du rein droit, entraînant un hématome sous-capsulaire avec compression du parenchyme dans la moitié supérieure du rein et une hématurie importante, comme l’ont documenté les images du scanner. Les douleurs du flanc droit ont dû être traitées systématiquement par analgésie. Lors du contrôle de l’évolution début mars, une lyse partielle de l’hématome du rein a été documentée.
Messages Take-Home
- L’urolithiase est l’une des maladies les plus fréquentes dans le domaine de l’urologie.
- La symptomatologie est large.
- Outre le traitement médicamenteux et le traitement mini-invasif, la lithotripsie extracorporelle par ondes de choc s’est établie comme méthode non chirurgicale depuis une bonne trentaine d’années.
- Il convient toutefois de tenir compte de certaines contre-indications.
- Parmi les complications possibles du traitement figure l’hémorragie rénale.
Littérature :
- Brendel W : Lithotripsie par ondes de choc dans les reins et la vésicule biliaire. Dans : Miehlke K.(eds) Verhandlungen der Deutschen Gesellschaft für Innere Medizin 1986 ; Vol 92. Munich : J.F. Bergmann-Verlag.
- Néphrolithiase, https://flexikon.doccheck.com/de/Nephrolithiasis,(dernière consultation 08.08.2023)
- Lithotritie extracorporelle par ondes de choc (ESWL), www.uniklinikum-leipzig.de/einrichtungen/urologie/Seiten/behandlungsmethoden-eswl.aspx,(dernière consultation 08.08.2023)
- Manski D : Urologielehrbuch, www.urologielehrbuch.de/eswl.html,(dernière consultation 08.08.2023)
PRATIQUE DU MÉDECIN DE FAMILLE 2023 ; 18(9) : 40-42