Le premier objectif de santé publique de l’OMS est la prévention des maladies cardiovasculaires athéroscléreuses. Cependant, une grande partie des patients à risque cardiovasculaire élevé ou très élevé n’atteignent pas les objectifs de cholestérol LDL recommandés. Désormais, les patients peuvent bénéficier d’une réduction cohérente allant jusqu’à 52% avec seulement deux injections d’Inclisiran par an.
Chaque année en Suisse, plus de 20 000 personnes décèdent d’une cause cardiovasculaire. Les maladies cardiovasculaires sont donc depuis des années la première cause de mortalité. La prévention des maladies cardiovasculaires athéroscléreuses, déclarée objectif primaire de santé publique par l’OMS, offre donc encore de nombreux points d’attaque pour son optimisation. Selon une étude d’observation, les valeurs cibles recommandées dans les directives ESC/EAS ne sont pas atteintes dans plus de 80% des cas chez les patients présentant un risque cardiovasculaire très élevé ou élevé. Cela est dû, entre autres, au manque d’adhérence aux médicaments et à l’absence de thérapies combinées efficaces pour réduire le taux de cholestérol LDL (LDL-C). Inclisiran (Leqvio®) offre désormais une nouvelle option de traitement efficace et favorisant l’adhérence. Le small interfering RNA (siRNA) est autorisé pour le traitement des adultes souffrant d’hypercholestérolémie, y compris l’hypercholestérolémie familiale hétérozygote, ou de dyslipidémie mixte, en accompagnement d’un régime et en plus d’un traitement par statine et/ou d’autres thérapies hypolipémiantes, et pour les patients présentant une intolérance aux statines. Deux injections par an seulement peuvent entraîner une réduction cohérente du LDL-C allant jusqu’à 52%.
La plus grande partie des maladies cardiovasculaires est liée à l’athérosclérose. Des infarctus du myocarde, des accidents vasculaires cérébraux ou une maladie artérielle périphérique peuvent y être attribués. Le facteur de risque le plus étudié à ce jour est le cholestérol LDL, tant pour l’apparition que pour la progression des maladies. Plus le taux de LDL-C est élevé et plus l’exposition à des taux élevés se prolonge, plus la progression de l’athérosclérose est rapide et plus le risque d’événements cardiovasculaires est élevé. Les lignes directrices ESC/EAS actuelles recommandent toujours une réduction du LDL-C d’au moins 50% par rapport à la valeur initiale pour les patients à risque élevé et très élevé, quel que soit l’objectif individuel en matière de LDL-C. En cas de risque élevé, la valeur cible individuelle est de <1,8 mmol/l (70 mg/dl), et en cas de risque très élevé, de <1,4 mmol/l (55 mg/dl). Or, rares sont les patients qui atteignent ces niveaux.
Besoins médicaux et économiques élevés
“Comme vous pouvez le constater, les besoins médicaux dans le domaine de l’hypercholestérolémie sont énormes”, a confirmé Corinne Wild, Chief Scientific Officer chez Novartis. “De plus, outre les besoins médicaux, il ne faut pas négliger l’aspect économique. En effet, les maladies cardiovasculaires sont également à l’origine des coûts les plus élevés pour le système de santé en Suisse. Chaque année, environ 112 000 hospitalisations sont dues à des maladies cardiovasculaires, dont le coût s’élève à environ 10 milliards de francs suisses”.
L’autorisation de mise sur le marché d’Inclisiran est basée sur le vaste programme d’études cliniques ORION. Trois études de phase III ont évalué l’efficacité, la sécurité et la tolérance chez des patients atteints d’hypercholestérolémie familiale hétérozygote (HeFH), de maladie cardiovasculaire athérosclérotique (ASCVD) ou d’un risque équivalent à l’ASCVD, qui n’ont pas atteint les niveaux de LDL-C recommandés malgré un traitement hypolipémiant toléré au maximum (par ex. une statine et/ou l’ézétimibe). Les résultats groupés ont montré que le LDL-C pouvait être réduit jusqu’à 52% par rapport au placebo. La réduction maximale a été atteinte 90 jours après le début du traitement et a été maintenue pendant toute la durée de l’étude, soit 18 mois. Le siRNA s’est avéré bien toléré avec un profil de sécurité comparable à celui du placebo. “Les études ont démontré une amélioration très nette du taux de LDL-C pour l’Inclisiran. Cela peut contribuer à réduire le risque de crise cardiaque, d’accident vasculaire cérébral et, en fin de compte, de décès d’origine cardiovasculaire”, a déclaré Corinne Wild pour résumer les avantages de cette nouvelle option thérapeutique.
Source : “Novartis obtient l’autorisation de Swissmedic pour LEQVIO® (Inclisiran) dans le traitement de l’hypercholestérolémie”, 13.09.2021, Novartis Pharma SA Suisse
CARDIOVASC 2021 ; 20(4) : 33