Les médicaments biologiques sont désormais des options thérapeutiques bien établies, en particulier dans les cas d’évolution grave de la maladie. Cependant, il n’y a que peu de données disponibles sur les effets de l’alcool sur la santé. de l’efficacité et de la sécurité lors de l’administration simultanée de plusieurs médicaments biologiques dans des entités pathologiques présentes simultanément. L’association du mépolizumab et de l’ixekizumab était jusqu’à présent peu connue – des chercheurs de Fribourg (Allemagne) se sont penchés sur un cas particulier.
(red) Andreas Hoheisel, de la clinique de pneumologie de l’hôpital universitaire de Fribourg (Allemagne), a rapporté un cas d’asthme éosinophile sévère sous traitement par mepolizumab (anti-interleukine-5) et de psoriasis sévère concomitant sous traitement par ixekizumab (anti-interleukine-17) [1]. Cet ex-fumeur de 34 ans sous ixekizumab (80 mg s.c.) toutes les 4 semaines s’est présenté pour la première fois au milieu de l’année 2022 après une exacerbation sévère, traitée en milieu hospitalier, d’un asthme connu depuis l’enfance avec de multiples allergies (notamment HSM I/II, graminées, seigle, ambroisie). L’homme pesait 145 kg pour une taille de 185 cm, ce qui le faisait beaucoup souffrir.
Dernièrement, des corticostéroïdes oraux (prednisolone) ont été nécessaires tous les mois. Le patient a développé une obésité (IMC de 42 kg/m²), une apnée du sommeil et une hypertension artérielle. Le psoriasis a été diagnostiqué pour la première fois en 2009 et il reçoit l’ixekizumab depuis mai 2022. Le VEMS initial pré-BD était de 52%SW, l’homme n’a obtenu que 8 points sur 25 au test de contrôle de l’asthme (ACT), les éosinophiles sanguins étaient de 0,5 Gpt/l après une pause OCS, le NO était de 88 ppb. Malgré un traitement inhalé maximal avec des CSI à haute dose, des LABA et des LAMA, le patient est resté très symptomatique et sans amélioration de sa fonction pulmonaire.
En consensus avec les dermatologues traitants, il a donc été décidé d’ajouter le mépolizumab 100 mg s.c. à partir de 12/2022. La décision a été prise en fonction de la sévérité de l’asthme, du jeune âge du patient et des effets secondaires dus aux administrations répétées d’OCS. Le traitement par ixekizumab, suivi depuis un an à ce moment-là, avait jusqu’alors entraîné une rémission presque complète du psoriasis.
Amélioration rapide du VEMS
En l’espace de 4 mois, le VEMS du patient est passé successivement de 52% à 84% (Fig. 1). Il était asymptomatique et a atteint un score de 20/25 points à l’ACT. La prednisolone n’était plus nécessaire après le démarrage du mépolizumab. L’administration en alternance tous les 15 jours se fait sous forme d’injection dans un stylo que le patient s’applique lui-même et dont il est très satisfait. De plus, depuis le début du traitement avec le deuxième médicament biologique et l’arrêt consécutif de l’OCS, l’homme a perdu 17 kg de poids corporel, ce qui est très important pour lui, comme l’a expliqué le pneumologue.
Ce cas confirme donc l’efficacité de l’administration de mépolizumab dans l’asthme éosinophile sévère et la tolérance de l’administration simultanée d’ixekizumab, a résumé Andreas Hoheisel. L’administration simultanée de médicaments biologiques pour différentes entités pathologiques doit cependant rester une décision au cas par cas, qui doit être prise en pesant soigneusement le pour et le contre et en impliquant les disciplines spécialisées concernées.
Congrès : DGP 2024
Source :
- Hoheisel A : Association de mépolizumab et d’ixekizumab dans l’asthme éosinophile sévère et le psoriasis – rapport de cas. 64e congrès de la Société allemande de pneumologie et de médecine respiratoire, 20-24 mars 2024, Mannheim (D) ; Po 205.
InFo PNEUMOLOGIE & ALLERGOLOGIE 2024 ; 6(2) : 25 (publié le 30.5.24, ahead of print)