En mars 2019, l’Office fédéral de la santé publique prévoit de publier le nouveau plan de vaccination. Le Dr Niederer-Loher du KS St. Gallen en a donné un premier aperçu lors du congrès des médecins à Davos. Pour l’instant, le schéma de vaccination se simplifie.
Tel est le message du Dr Anita Niederer-Loher, médecin-chef à la clinique d’infectiologie et d’hygiène hospitalière de l’hôpital cantonal de Saint-Gall. La situation épidémiologique ayant changé, les recommandations de vaccination 2018 encore en vigueur (tab. 1) sont désormais modifiées. Ces modifications contribuent également à la simplification.
Le schéma de vaccination est encore relativement compliqué. Dans trois tableaux, le plan de vaccination 2018 fournit des informations sur les vaccinations de rattrapage pour les personnes incomplètement vaccinées ou non vaccinées. Ceux qui ne veulent pas se battre avec ces chiffres pourront bientôt se référer au schéma simple qui devrait être en vigueur à partir de mars 2019 : La formule de vaccination de base “0, 2, 8 mois”. Cette “formule magique” s’applique à la plupart des vaccins. Les personnes qui n’ont jamais été vaccinées reçoivent la première vaccination au temps 0, la deuxième au bout de deux mois et la troisième huit mois plus tard.
En règle générale, chaque dose compte ! Cela signifie que même si une vaccination a eu lieu il y a plusieurs décennies, il n’est pas nécessaire de tout recommencer. Il est important de respecter les distances minimales entre les boîtes pour que l’effet de mémoire se produise. Si un patient a reçu la première dose (0) mais ne réapparaît qu’après trois ans, il reçoit la deuxième dose (2) et la troisième six mois plus tard (8). Il n’y a d’ailleurs pas de risque de “survaccination”, comme le souligne le Dr Niederer-Loher.
Quoi de neuf ?
Le schéma de vaccination des nourrissons actuellement en vigueur est 3 + 1. La vaccination a lieu au cours de la première année de vie, à deux, quatre et six mois, puis, après une phase de mémorisation, à 15-24 mois. Une bonne protection est assurée après environ deux doses. C’est pourquoi, pour protéger le nourrisson, les futures mères doivent déjà être vaccinées contre la coqueluche : De nombreux cas graves de coqueluche surviennent au cours des 2-3 premiers mois de la vie – trop tôt pour que la seule vaccination du nourrisson puisse empêcher l’infection. A partir du mois de mars, le schéma de vaccination des nourrissons 2 + 1 entrera en vigueur avec le nouveau plan de vaccination. Ce système est déjà pratiqué par de nombreux pays européens, comme le Danemark, la Suède, la France ou l’Autriche. Pour la Suisse, cela signifie concrètement une vaccination hexavalente à 2, 4 et 12 mois. En raison de la réduction à 2 doses d’amorçage (et des titres d’anticorps plus faibles correspondants), l’administration du rappel a lieu plus tôt qu’auparavant, à 12 mois. Outre le DTPa, le VPI et le Hib, le HB fait désormais partie intégrante du schéma.
En ce qui concerne les méningocoques, la vaccination MenC est remplacée par une vaccination quadrivalente chez les nourrissons, les adolescents et les groupes à risque, car les cas de méningocoques W et Y, notamment, ont considérablement augmenté. Toutefois, la vaccination des nourrissons n’a lieu qu’à partir de 24 mois.
Contre la rage, deux doses peuvent être administrées en pré-exposition à partir de 2019, idéalement à J0 et J28 ; si le patient voyage plus tôt, le moment de la deuxième dose peut être programmé jusqu’à 7 jours après l’administration de la première. Un booster reste absolument nécessaire (tableau 2).
La misère des réfractaires à la vaccination
Une épidémie de rougeole dans une école biennoise fait actuellement la une des journaux. Début février, le personnel enseignant a appris qu’un élève avait contracté la rougeole. Bien que les autorités aient immédiatement réagi en renvoyant chez eux pendant trois semaines tous les enfants non vaccinés, 14 d’entre eux ont contracté la maladie hautement contagieuse. Ce cas alimente une fois de plus le débat médiatique sur la question fondamentale : Vaccination – oui ou non ?
Les opposants affirment notamment que les vaccins peuvent entraîner des complications, alors que les infections sont des expériences importantes pour le développement de l’enfant. Le Dr Niederer-Loher conteste. Elle plaide pour une couverture vaccinale conséquente en ce qui concerne la rougeole et critique le fait que la Suisse soit à la traîne dans ce domaine au niveau mondial. Alors que le taux est de 94% dans notre pays, le Zimbabwe atteint 95% et le Botswana 97%. Pour atteindre l’objectif de l’OMS – une éradication de la rougeole – un taux de 95% est nécessaire. Il reste donc encore beaucoup à faire. La brochure sur la vaccination “Vacciner les enfants ? Oui ! Pourquoi ?”, disponible sur le site d’Infovac (plate-forme suisse d’information sur la vaccination).
peut être.
Déterminer et documenter le statut vaccinal
Pour la première évaluation du statut vaccinal, le Dr Niederer-Loher recommande une procédure routinière : “Il est important que vous preniez l’habitude de faire les choses toujours de la même manière. Dans votre bilan théorique/réel, examinez chaque maladie individuellement. Si vous savez ce dont le patient a besoin, vous pouvez regarder quel vaccin contient tout cela”. La dose résulte de la différence entre le statut vaccinal conforme aux recommandations et les vaccinations réellement effectuées chez le patient.
>Conseil : le carnet de vaccination est également disponible sous forme d’outil électronique www.meineimpfungen.ch
Source : 58e Congrès médical de Davos, 7-9 février 2019
PRATIQUE DU MÉDECIN DE FAMILLE 2019 ; 14(3) : 37-39