Les réactions allergiques post-alimentation vont du syndrome d’allergie orale bénigne au choc anaphylactique. Les arachides, les noisettes et les crustacés sont les causes les plus fréquentes d’anaphylaxie alimentaire grave. Chaque personne concernée devrait être équipée d’un kit d’urgence. Le seul traitement efficace contre les allergies alimentaires est le régime d’élimination.
On ne parle d’allergies alimentaires que lorsque les réactions pathologiques surviennent après l’ingestion d’aliments à la suite de mécanismes immunologiques chez des individus prédisposés. Chez les patients souffrant de rhume des foins, d’asthme allergique ou de dermatite atopique (appelés atopiques), les anticorps de la classe E des immunoglobulines (IgE) sont en jeu contre des composants protéiques particuliers, par exemple dans les aliments. Ces IgE spécifiques de l’allergène sont responsables des réactions allergiques respiratoires (rhinite, asthme), cutanées (urticaire allergique, œdème de Quincke, poussée d’eczéma atopique), gastro-intestinales (prurit bucco-pharyngé – dit syndrome d’allergie orale (SAO), diarrhée, coliques), ou de choc allergique. (Fig.1). Les symptômes d’une allergie alimentaire peuvent être déclenchés par des quantités faibles ou modérées de l’aliment en question, disparaissent après son élimination et peuvent être déclenchés de manière convaincante et reproductible par une nouvelle exposition.
En principe, tout aliment peut provoquer une réaction allergique. Les statistiques chez les enfants et les adolescents montrent clairement que l’allergie aux arachides et aux noisettes, qui peut être mortelle, peut devenir un grave problème de santé en Suisse, comme aux États-Unis et en Angleterre. Chez les adultes, en plus de l’allergie aux arachides et aux noix, l’allergie au céleri est au premier plan.
Allergie alimentaire mortelle
Titre : “Une jeune fille de 16 ans de Biberstein a mangé par inadvertance des cacahuètes auxquelles elle était allergique” (ill. 2). Vu dans l’Aargauer Zeitung du 27 juin 2009. Lucia est morte en achetant des amandes grillées sur un stand du Tower Bridge à Londres, qui étaient en réalité des cacahuètes, auxquelles la fillette était légèrement allergique, probablement un syndrome d’allergie orale. Des gonflements de la langue et de la gorge sont apparus, des vomissements et des difficultés respiratoires se sont produits et, malgré l’appel d’une ambulance, la jeune fille est décédée d’un choc anaphylactique.
“Décès par allergie aux arachides après consommation d’une seule barre de céréales emballée, conformément à la loi, sans déclaration des ingrédients” a été rapporté en Allemagne. L’élève de 15 ans avait déjà manifesté une aversion pour les légumineuses (légumineuses), comme les pois, les haricots, les lentilles et les arachides, à l’âge de quatre ans. L’examen a révélé une sensibilisation IgE évidente aux arachides, de sorte qu’il a été recommandé à l’enfant ou aux parents d’éviter systématiquement les arachides. L’enfant a reçu du salbutamol en aérosol pour inhalation en cas de difficultés respiratoires. Aucun incident n’a eu lieu jusqu’à l’événement actuel. Dans un stand de vente situé dans la cour de l’école locale, l’élève a acheté une seule barre de céréales plusieurs jours de suite. La consommation d’une nouvelle barre de céréales a entraîné une détresse respiratoire massive et une perte de connaissance. Après une mise en œuvre apparemment hésitante des mesures de premiers secours, le décès de l’élève a dû être constaté. On peut en conclure qu’une exposition répétée aux arachides a entraîné une réaction anaphylactique mortelle en cas de sensibilisation préexistante. Les barres provenaient d’un emballage plus grand portant la déclaration légale des arachides et des avertissements pour les personnes allergiques. Cependant, conformément à la législation européenne, les barres individuelles ne comportaient pas d’indication distincte sur les ingrédients.
Kit d’urgence – pour sauver des vies !
Ces exemples montrent à quel point il est important que chaque patient souffrant d’allergie alimentaire soit équipé d’un kit d’urgence. Celui-ci doit contenir deux comprimés d’un antihistaminique (par ex. cétirizine, lévocétirizine ou bilastine) et 100 mg de prednisone, ainsi que de l’adrénaline en cas de réaction sévère. EpiPen/EpiPen Junior contient par exemple de l’adrénaline pour le traitement d’urgence des allergies et de l’anaphylaxie. Le principe actif se présente sous la forme d’une solution injectable conditionnée dans une seringue comportant tous les dispositifs nécessaires à une auto-injection intramusculaire unique. (Fig. 3). Contrairement aux antihistaminiques et aux stéroïdes, l’adrénaline agit immédiatement et directement sur le système cardiovasculaire (en provoquant une constriction des vaisseaux sanguins) et sur les organes respiratoires (en provoquant un relâchement des muscles bronchiques). Pour une utilisation correcte du kit d’urgence, il est essentiel que le patient soit formé à son utilisation et qu’il le porte sur lui à chaque fois qu’il sort. Les parents et le personnel scolaire doivent également recevoir des instructions détaillées sur la manière de procéder en cas de réaction anaphylactique. Après l’injection d’adrénaline, il faut immédiatement consulter un médecin ou se rendre à l’hôpital le plus proche.
Traitement des allergies alimentaires
Le régime d’élimination est le seul traitement efficace contre les allergies alimentaires. Un diagnostic allergologique correct chez un spécialiste est souvent nécessaire pour éviter les régimes absurdes. Il est malheureusement fréquent que le diagnostic d’une allergie alimentaire soit établi par des méthodes de test alternatives, alors qu’il n’y en a pas lors d’un examen par la médecine conventionnelle. Une bonne formation des personnes concernées et de leurs proches est nécessaire pour mettre en œuvre un régime d’élimination en cas de véritable allergie alimentaire. Il faut veiller à suivre un régime équilibré avec des vitamines, du calcium ou des substituts de protéines. Il est avantageux de faire appel à une diététicienne (écotrophologue). Chez les enfants en particulier, il est important, après une période prolongée de 1 à 3 ans, de réévaluer sur le plan allergologique s’il est nécessaire de poursuivre le régime d’élimination.
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PRATIQUE DU MÉDECIN DE FAMILLE 2017 ; 12(7) : 26-28