La panniculite peut être classée comme lobulaire ou septale, selon le site principal de l’inflammation dans la graisse. En cas de panniculite mésentérique, l’imagerie par résonance magnétique est la méthode de choix pour visualiser les manifestations inflammatoires. La tomodensitométrie et l’échographie permettent également de visualiser les modifications pathologiques du tissu adipeux.
La panniculite est une inflammation localisée du tissu adipeux sous-cutané et peut avoir de nombreuses causes différentes. Elle peut persister plus ou moins longtemps selon la cause. Ainsi, une forte exposition au froid peut déclencher une panniculite qui disparaît au bout de quelques semaines. D’autres formes d’évolution sont présentées dans le tableau 1.
En fonction de la localisation des cellules inflammatoires et de la présence d’une vascularite, la panniculite est histologiquement divisée en plusieurs sous-formes (tableau 2).
L’inflammation du tissu adipeux peut également se produire au niveau intra-abdominal sous forme de panniculite mésentérique (PM). Il s’agit d’une maladie inflammatoire (ou sclérosante) chronique rare du tissu adipeux mésentérique de l’intestin grêle et du côlon [2].
L’étiologie de la panniculite mésentérique est inconnue. Elle est plus fréquente chez les patients atteints de cancer, après un traumatisme abdominal, des interventions chirurgicales antérieures dans l’abdomen et l’obésité [1]. Le tableau 3 présente les deux principaux groupes de PM et leurs caractéristiques.
La prévalence de la MP est estimée à environ 1%. Elle survient dans tous les groupes d’âge, mais avec une prédilection pour les hommes à l’adolescence. 6. et 7e décennie. Son étiologie n’est pas encore totalement élucidée, mais elle est classée parmi les maladies sclérosantes associées aux IgG4 (comme la thyroïdite de Riedel, par exemple). Dans 90% des cas, elle affecte la racine mésentérique de l’intestin grêle. Le mésocolon ou le mésoappendice, par exemple, sont plus rarement touchés.
D’autres facteurs pathogéniques sont présentés dans le tableau 1.
Les radiographies n’ont aucun intérêt dans le diagnostic de la panniculite.
Les scanners permettent de bien délimiter les indurations inflammatoires fibreuses du tissu adipeux [2]. Les scanners natifs peuvent déjà mettre en évidence des épaississements du tissu conjonctif dans le tissu adipeux, qui présentent une augmentation de densité dans les scanners de contraste. La mise en évidence du syndrome de congestion veineuse nécessite une prise de contraste intraveineuse.
L’imagerie par résonance magnétique (IRM ) est la méthode de choix pour visualiser les maladies inflammatoires du tissu adipeux grâce à son contraste élevé des parties molles et à sa capacité d’imagerie multiplanaire primaire, en particulier avec des séquences de suppression de la graisse à contraste renforcé.
L’ échographie peut également mettre en évidence des modifications pathologiques du tissu adipeux.
Étude de cas
L’étude de cas illustre le diagnostic par IRM d’un patient de 38 ans trois mois après une vasectomie. Environ deux semaines après l’intervention, des douleurs se sont développées dans la région du périnée, accompagnées d’un gonflement des tissus mous. L’échographie externe a décrit une formation kystique dans le tissu adipeux sous-cutané périnéal. Les résultats de laboratoire n’étaient pas spécifiques. Une IRM a été demandée pour exclure un abcès ou un phlegmon (Figures 1A à E). Elle a permis d’exclure une inflammation par fonte. Une réaction inflammatoire diffuse compatible avec une panniculite a été observée dans le tissu adipeux sous-cutané. De plus, de nombreux vaisseaux sanguins dilatés ont été trouvés dans le bassin et le scrotum. Il y avait donc également un syndrome de congestion veineuse, analogue au syndrome de congestion pelvienne déjà présenté et caractérisé par une dilatation des veines gonadiques et l’existence de varices para-utérines, parfois aussi par une varicose de la vulve et une insuffisance veineuse du membre inférieur [4].
Messages Take-Home
- La panniculite est une inflammation localisée du tissu adipeux sous-cutané.
- Elle peut être présente dans le tissu adipeux sous-cutané et également intra-abdominal.
- La durée de la maladie est variable et les symptômes sont différents.
- La panniculite est présente dans tous les groupes d’âge, avec une prédominance chez les hommes en 6. et 7e décade.
- L’IRM est la méthode de choix pour détecter la panniculite.
Littérature :
- Buragina G, Biasina AM, Carrafiello G: Clinical and radiological features of mesenteric panniculitis: a critical overview. Acta Biomed 2019 Dec 23; 90(4): 411–422.
- Decker J, et al. : Panniculite mésentérique, https://flexikon.doccheck.com,
(dernière consultation 11.11.2024). - Merz S, et al. : Panniculite : https://flexikon.doccheck.com,(dernière consultation 11.11.2024)
- Spüntrup E, Bredel B, Steffen MS, Petzold T: Pelvines venöses Kongestionssyndrom: MR-Diagnostik und interventionelle Behandlungsmöglichkeiten. Geburtshilfe Frauenheilkd 2022; 82(03): 269–275.
- Wick MR: Panniculitis: A summary. Semin Diagn Pathol 2017; 34(3): 261–272.
HAUSARZT PRAXIS 2024; 19(12): 42–43
Photo de couverture : Panniculite mésentérique (suspectée) ; © hellerhoff, wikimedia