Les troubles dépressifs comptent parmi les maladies mentales les plus fréquentes, les plus pénibles et les plus coûteuses chez les adultes dans le monde. Les antidépresseurs sont, avec la psychothérapie, un élément thérapeutique central dans le traitement de la dépression. Une revue internationale sur l’utilisation des antidépresseurs les plus couramment prescrits.
Contexte : on estime que 350 millions de personnes dans le monde souffrent de dépression. Ainsi, les troubles dépressifs comptent parmi les maladies mentales les plus fréquentes, les plus pénibles et les plus coûteuses chez les adultes dans le monde. D’où la question de savoir comment aider au mieux les personnes concernées. Les antidépresseurs sont, avec la psychothérapie, un élément thérapeutique central dans le traitement de la dépression. Pour pouvoir prescrire aux patients les antidépresseurs les plus efficaces, les médecins ont besoin de recherches cliniques approfondies dans ce domaine. L’efficacité de différents antidépresseurs a déjà été comparée dans des études cliniques, mais il manquait jusqu’à présent une vue d’ensemble des médicaments antidépresseurs les plus fréquemment prescrits et de leurs effets secondaires.
Examen : L’étude internationale présentée ici a montré pour la première fois l’efficacité ainsi que la tolérance des antidépresseurs les plus fréquemment prescrits dans le traitement aigu des adultes souffrant d’un trouble dépressif. La méta-analyse a évalué toutes les études disponibles sur 21 antidépresseurs de première ou de deuxième génération. Au total, les conclusions de 522 études en double aveugle menées entre 1979 et 2016 ont été rassemblées et analysées. Les études contiennent des informations sur 116 477 patients. Les conclusions de 522 études cliniques fournissent une base solide pour une utilisation plus efficace des antidépresseurs. Les antidépresseurs ont été testés soit contre un autre agent antidépresseur, soit contre un placebo. Dans les études, les chercheurs ont fixé la période de prise à huit semaines. L’étude a porté sur la proportion de patients dont les symptômes dépressifs ont été réduits d’au moins 50 %. Les personnes traitées ont été assignées au hasard à un antidépresseur ou à un placebo de manière randomisée.
Résultats : En ce qui concerne l’efficacité des antidépresseurs, il est apparu que les 21 antidépresseurs étudiés étaient plus efficaces que le placebo pour soulager les symptômes de la dépression. Cependant, les antidépresseurs différaient entre eux en termes d’efficacité et de tolérance. L’amitriptyline, la mirtazapine et la duloxétine ont donné les meilleurs résultats en termes d’efficacité. L’efficacité relative des antidépresseurs par rapport au placebo a également été démontrée pour la rémission. Il ressort de la méta-analyse que l’administration d’agomélatine et de fluoxétine est associée à moins d’interruptions du traitement antidépresseur qu’un traitement placebo, ce qui implique une bonne tolérance des deux antidépresseurs. Les personnes randomisées pour recevoir un traitement antidépresseur et qui ont interrompu l’étude en raison d’effets secondaires ont présenté un taux de sevrage plus élevé que les personnes assignées à un placebo. En tenant compte conjointement de l’efficacité et de la tolérance, les chercheurs ont pu démontrer que certains antidépresseurs présentaient un meilleur rapport entre la réduction des symptômes dépressifs et les effets secondaires. Ainsi, ces antidépresseurs sont plus efficaces et le traitement antidépresseur est moins souvent interrompu en raison d’effets secondaires.
Conclusions : Dans l’ensemble, tous les antidépresseurs étudiés ont été plus efficaces que le placebo pour soulager les symptômes de la dépression. Il convient toutefois de noter que les agents antidépresseurs peuvent provoquer des effets secondaires qui ont conduit à l’arrêt du traitement chez certaines personnes. Tous les sujets n’ont pas pu bénéficier d’un traitement antidépresseur. La méta-analyse présentée ici peut être utilisée comme aide au premier choix pour le traitement pharmacologique des troubles dépressifs aigus chez les adultes et apporte ainsi une contribution importante au traitement optimal de la dépression aiguë.
InFo NEUROLOGIE & PSYCHIATRIE 2018 ; 16(2) : 35