Le Ponesimod, modulateur sélectif du récepteur 1 de la sphingosine-1-phosphate (S1P1), est autorisé en Suisse depuis novembre 2021 pour le traitement des formes récurrentes de sclérose en plaques (RRMS) avec maladie active. L’autorisation de mise sur le marché est basée sur les données de l’étude clinique internationale OPTIMUM. L’efficacité et la sécurité ont été évaluées chez plus de 1000 patients adultes atteints de SEPR.
Le ponesimod est une option de traitement supplémentaire bénéfique pour les patients atteints de SMRR. Les effets de l’agent immunosuppresseur reposent sur l’inhibition du passage des lymphocytes des ganglions lymphatiques vers la circulation sanguine. Le traitement est commencé de manière progressive et les comprimés sont pris une fois par jour, indépendamment des repas. Comme pour les autres modulateurs S1P de deuxième génération, l’absence de surveillance de la dose initiale facilite la vie quotidienne. En Suisse, les coûts du Ponesimod (Ponvory®) sont pris en charge par l’assurance de base des caisses-maladie après demande préalable de garantie de prise en charge par le médecin spécialiste qui suit le patient [2].
Réduction significative du taux de récidive annualisé
L’étude de phase III OPTIMUM (Oral Ponesimod Versus Teriflunomide In Relapsing MUltiple Sclerosis) a comparé l’efficacité et la sécurité du Ponesimod 20 mg à celles du Teriflunomid 14 mg sur une période de 108 semaines [1,3]. La population de l’étude comprenait 1133 patients adultes atteints de sclérose en plaques récurrente-rémittente. L’étude de deux ans a démontré une efficacité supérieure du ponesimod 20 mg par rapport au tériflunomide 14 mg en termes de réduction du taux de rechute annualisé (ARR). A la semaine 108 de l’étude, le traitement par le ponesimod a montré une réduction statistiquement très significative de 30,5% de l’ARR par rapport au tériflunomide (figure 1) [4]. Le critère d’efficacité primaire a donc été atteint. De plus, par rapport au tériflunomide, le traitement par le ponesimod a entraîné une réduction statistiquement significative de la fatigue et une réduction de 56 % des lésions actives isolées combinées dans le cerveau (CUAL), comme l’ont montré les scanners cérébraux annuels par IRM (Fig. 2) [4].
Les données démographiques et les caractéristiques de la maladie des groupes de traitement à la ligne de base étaient équilibrées [5]. L’âge moyen était de 37 ans et 65% des participants à l’étude étaient des femmes. La durée moyenne de la maladie était de 7,6 ans, le nombre moyen de poussées au cours de l’année précédente était de 1,3 et la valeur EDSS moyenne correspondait à 2,6. Plus de la moitié des participants à l’étude (57%) n’avaient jamais reçu de traitement modificateur de la maladie. 40% des patients traités par le ponesimod présentaient une ou plusieurs lésions Gd+ T1 à l’IRM cérébrale au début de l’étude, la moyenne étant de 1,9.
Flexibilité dans la gestion du traitement
Un monitoring après l’administration de la première dose de ponesimod n’est pas obligatoire. Toutefois, les patients présentant certains antécédents cardiaques doivent être surveillés pendant 4 heures. Il existe des interactions médicamenteuses avec les inducteurs puissants du CYP3A4 ou de l’UGT1A1 [1]. Il n’est pas nécessaire de tester les polymorphismes de métabolisation. La demi-vie est de 33 h et le temps de lessivage est d’environ 1 semaine. L’influence du ponesimod sur le système immunitaire est donc rapidement réversible, ce qui permet théoriquement de normaliser le nombre de lymphocytes en une semaine seulement, ce qui offre une flexibilité supplémentaire dans la gestion du traitement. Celui-ci peut jouer un rôle important, par exemple en cas de vaccination à venir, d’infection grave ou de planification familiale.
“Dans l’étude pivot, le ponesimod a montré une efficacité clinique supérieure à celle du tériflunomide oral pour réduire les poussées et le nombre de lésions IRM actives dans le cerveau chez les patients atteints de SEP”, a déclaré le professeur Heinz Wiendl, porte-parole du conseil d’administration du réseau de compétence sur la sclérose en plaques et directeur de la clinique de neurologie et de l’institut de neurologie translationnelle de l’hôpital universitaire de Münster [1]. Les taux d’effets secondaires correspondent principalement à des effets de classe au sein des modulateurs S1P [1]. Les effets indésirables les plus fréquents sont la rhinopharyngite, les infections des voies respiratoires supérieures et l’augmentation de l’alanine aminotransférase. Le ponesimod ne doit pas être administré pendant la grossesse.
Littérature :
- “Autorisation du modulateur S1P Ponesimod pour le traitement des patients adultes atteints de sclérose en plaques récurrente”, Informationsdienst Wissenschaft, 26.05.2021
- “Ponvory® (Ponesimod) – Admis par les caisses dans l’assurance de base”, Société SEP, 02.01.2022.
- Autorisation de mise sur le marché européen pour le médicament contre la SEP Ponesimod (Ponvory®), www.msges.at/multiple-sklerose/literatur/therapie/ponesimod (dernière consultation 18.03.2022)
- Kappos L, et al : JAMA Neurol 2021 ; 78(5) : 558-567.
- Swissmedic : Information sur les médicaments, www.swissmedicinfo.ch (dernière consultation 18.03.2022)
PRATIQUE DU MÉDECIN DE FAMILLE 2022 ; 17(4) : 32