Le mathématicien John Forbes Nash en a souffert, le peintre Vincent van Gogh probablement aussi – la schizophrénie. L’une des maladies mentales les plus courantes peut catapulter les personnes concernées dans un autre monde par périodes. Un traitement précoce permet d’améliorer considérablement l’évolution clinique de cette maladie qui se manifeste de différentes manières.
La schizophrénie touche environ 1% de la population, ce qui en fait la troisième maladie mentale la plus répandue dans le monde. Dans la plupart des cas, les premiers symptômes apparaissent entre la puberté et l’âge de 35 ans. Par phases, la pensée, la perception, les sentiments, la volonté et le comportement des patients sont massivement modifiés. Votre expérience peut être influencée par des pensées délirantes et des hallucinations. Vous réagissez et agissez de manière incalculable et incontrôlée pendant un épisode schizophrénique. Cela représente une charge extrême non seulement pour les personnes concernées, mais aussi pour leurs proches.
Les causes de la maladie ne sont pas encore totalement élucidées. Une prédisposition héréditaire joue toutefois un rôle important. Un peu plus de la moitié des enfants de parents malades présentent des troubles psychiques et 12% sont eux-mêmes atteints de schizophrénie. Mais une vulnérabilité accrue aux stimuli internes et externes, un déséquilibre des neurotransmetteurs dopamine et glutamate, des structures cérébrales altérées ainsi que des facteurs environnementaux peuvent également favoriser l’apparition d’une psychose endogène. Les premiers signes d’alerte apparaissent des mois, voire des années, avant le premier épisode aigu. Les personnes concernées souffrent d’un manque de désir, de troubles du sommeil ou de la motivation ou d’une humeur déprimée. Une sensibilité accrue à la lumière et au bruit peut également indiquer un début de schizophrénie.
Phases aiguës et chroniques de la maladie
L’apparence de la maladie est extrêmement complexe et variée. Dans la schizophrénie aiguë, les symptômes dits “positifs” sont au premier plan. A ce stade, les patients refusent toute attribution de maladie. Dans la phase chronique, la “symptomatologie négative” prédomine (tableau 1). La schizophrénie est divisée en schizophrénie paranoïde, schizophrénie hébéphrénique et schizophrénie catatonique. Cependant, il n’est pas toujours possible de classer clairement les patients. La forme la plus répandue est la schizophrénie paranoïde. Dans la phase aiguë, ce sont surtout des délires et des hallucinations qui apparaissent. Dans la schizophrénie hébéphrénique, ce sont surtout la pensée, les émotions et l’impulsion qui sont fortement altérées. Dans la phase aiguë, la maladie peut être confondue avec un trouble bipolaire, car l’humeur peut être euphorique ou déprimée. Les troubles psychomoteurs sont les plus caractéristiques de la schizophrénie catatonique. Elle est toutefois rare de nos jours.
Influencer positivement l’évolution de la maladie
Bien qu’elle soit incurable, la schizophrénie est aujourd’hui facilement traitable. La gestion de la thérapie s’appuie sur une combinaison personnalisée de mesures pharmacologiques, de psychothérapie et d’autres procédures thérapeutiques. C’est surtout dans la phase aiguë que les symptômes doivent être atténués au moyen de médicaments efficaces. Les premiers médicaments efficaces étaient des antipsychotiques. Ils interviennent dans le métabolisme des neurotransmetteurs et réduisent les états de tension et d’anxiété, les délires et les hallucinations. Les neuroleptiques atypiques comme la rispéridone, la clozapine, l’olanzapine, l’amisulpride, la quétiapine, la ziprasidone ou l’aripiprazole sont une évolution des neuroleptiques classiques, présentent une meilleure efficacité avec moins d’effets secondaires. Les patients qui sont également déprimés se voient souvent prescrire un antidépresseur. Ils peuvent avoir un effet positif sur l’humeur, la motivation et la performance. Comme de nombreux patients souffrent d’une forte anxiété pendant un épisode aigu, l’utilisation de sédatifs à court terme peut être utile.
Littérature complémentaire :
- www.neurologen-und-psychiater-im-netz.org/psychiatrie-psychosomatik-psychotherapie/stoerungen-erkrankungen/schizophrenie-und-schizophrene-psychosen/therapie/ (dernier accès le 28.03.2020)
- www.gesundheitsinformation.de/schizophrenie.3300.de.html (dernier accès le 28.03.2020)
- www.rki.de/DE/Content/Gesundheitsmonitoring/Gesundheitsberichterstattung/GBEDownloadsT/Schizophrenie.pdf?__blob=publicationFile (dernier accès le 28.03.2020)
- www.psychosoziale-gesundheit.net/psychiatrie/schizophrenie.html (dernier accès le 28.03.2020)
- www.gesundheitsforschung-bmbf.de/de/schizophrenie-wissenschaftler-entratseln-muster-im-gehirn-mit-neuroimaging-erstmals-3058.php (dernier accès le 28.03.2020)
InFo NEUROLOGIE & PSYCHIATRIE 2020 ; 18(3) : 24